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Guillaume Laporte et Pierre Pakey (Destygo) : « Notre objectif est de rendre la plateforme accessible au client directement »

Solène MochelL'événement, Start-up Contest

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Destygo a remporté le Prix de la start-up en lancement lors de Next Tourisme 2017. A l’occasion de leur levée de fonds d’un million d’euros, Guillaume Laporte (CEO) et Pierre Pakey (CTO), évoquent l’avenir.
CEO

Guillaume Laporte et Pierre Pakey
CEO et CTO
Destygo

Next Tourisme : À qui se destine l’offre Destygo et pour quels usages ?
Guillaume Laporte. Destygo est une start-up spécialisée dans l’intelligence artificielle conversationnelle appliquée au domaine du tourisme. À ce jour, elle compte 5 entreprises clientes et est actuellement en négociation avec 20 clients potentiels supplémentaires. Grâce à notre technologie, nous avons déjà pu assister plus de 15 000 voyageurs grâce à nos chatbots.

Nous développons plusieurs types de chatbots à destination des acteurs de l’hébergement et du voyage : des chatbots spécialisés dans le support client, d’autres dans le shopping conversationnel et les réservations, d’autres qui se focalisent sur l’accompagnement du voyageur en proposant des itinéraires ou poussent de l’information pour améliorer l’expérience de voyage.

À ce jour, nous pouvons automatiser jusqu’à 80% des demandes des voyageurs.

Qu’est-ce qui vous caractérise dans cet univers qui devient très concurrentiel aujourd’hui ?
Pierre Pakey. Ce qui nous différencie est notre approche end-to-end spécialisée pour l’industrie du travel. Nous proposons une solution technologique intégrée de bout en bout pour la création et l’application de chatbots. Nous appliquons des techniques d’intelligence artificielle telles que le machine learning et le NLP (NDLR : compréhension du langage naturel). Notre outil nous permet dans un premier temps de créer rapidement et sans compétences techniques un chatbot pour nos clients.

Une fois que nous avons créé le bot avec les spécificités du client, nous le connectons sur différentes interfaces de chat comme Facebook Messenger, SMS ou un Webchat. Nous fournissons ensuite un dashboard permettant de suivre la performance du chatbot une fois celui-ci live et utilisé par les voyageurs. Sur notre plateforme, nous avons construit un outil de back-office utilisé par nos accounts managers permettant de changer facilement et rapidement le comportement et le wording du bot pour l’améliorer au fur et à mesure de son utilisation.

L’avantage de cette situation est le fait que le client n’a qu’un seul point de contact pour son projet de chatbot. Il peut s’adresser directement à son Account Manager qui pilote le Chatbot en temps réel et l’adapte aux besoins des voyageurs.

Comment travaillez-vous avec vos clients ?
Guillaume. 
Dans un premier temps, nous organisons des ateliers avec les équipes des clients pour définir le périmètre du bot. Ils nous donnent des consignes, comme par exemple « il doit être capable de vendre tel ou tel produit », « de donner telle ou telle information ». Nous utilisons ensuite notre technologie pour injecter l’historique des conversations/chats de l’entreprise dans le bot. Le but étant qu’il soit en mesure de répondre aux questions de la manière la plus précise et personnalisée possible. Nous ajoutons ensuite des cas d’usage dans la mesure du possible au fur et à mesure de son utilisation.

Nous pouvons imaginer que le client finisse par devenir complètement autonome avec votre plateforme ?
Pierre. Oui c’est notre objectif. A terme, nous voudrions la rendre accessible au client afin qu’il puisse paramétrer lui-même son chatbot.  Comme pour l’instant les chatbots ne sont pas des outils totalement maitrisés sur le marché, nous nous mettons à disposition des clients pour les accompagner et les aider dans leur projet et opérons notre plateforme pour eux.

Quels sont vos modes de facturation ?
Guillaume. Il y a trois modes de facturation différents. Premièrement, il y a un coût d’installation et de paramétrage du bot. Une fois que le chatbot est mis en place, nous proposons un abonnement mensuel dont le prix dépendra du nombre d’account managers mobilisés pour l’amélioration continue et la maintenance du bot.  Enfin le troisième frais basé sur un modèle à l’usage. Le client nous paie à chaque conversation que le bot automatise et ce avec un prix dégressif.

Le prix de chaque option varie selon si l’on a affaire avec une start-up, une PME ou un grand groupe et en fonction de la complexité du chatbot.

Comment faites-vous  pour résoudre l’étape complexe de la communication avec des applications métier ?
Pierre. Notre plateforme nous permet de brancher le Chatbot aux API de l’entreprise. Si le client n’a pas d’API qui fournissent le bon type d’information, comme cela arrive souvent dans le monde du travel, il nous est toujours possible récupérer l’information par des scrapers qui récupèrent les données destructurées sur un site web.

Vous avez levé 1 million d’euros de fonds en juin. Comment allez-vous dépenser cet argent ?
Guillaume. Premièrement, nous allons essayer d’améliorer la performance de notre solution technologique. Avec plus de ressources, nous allons travailler sur notre produit en termes d’expérience utilisateur et de design pour le rendre plus facilement utilisable par nous et nos clients.

Nous allons également continuer de recruter. Actuellement nous recherchons la fois des profils commerciaux et des profils techniques. Nous devrions être une équipe de 25 personnes d’ici la fin de l’année.  Nous sommes actuellement 15 à travailler pour Destygo, dont environ 2/3 qui sont des ingénieurs en data science et 1/3 de profils commerciaux.

Finalement, nous avons un projet de développement en Europe mais nous ne communiquons pas quant à la destination.

AccorHotels était l’un de vos investisseurs, qu’attendent-ils de cette participation ?
Guillaume. Au départ nous avions juste rencontré les équipes et parlé de manière informelle. Ils étaient intéressés par suivre de plus près le sujet des chatbots et nous de mieux connaitre l’industrie hôtelière afin d’en savoir plus sur la manière de l’aborder.

Pour finir, que considérez-vous comme étant votre principal défi ?
Pierre. Notre défi principal est de réussir à garder notre avance technologique en matière de chatbot. Pour ce faire, nous sommes accompagnés par Alexandre Lebrun (NDLR : Engineering Manager chez Facebook) sur la partie technique et par nos investisseurs sur la partie métier.

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