Alors que le secteur du collaboratif est en plein essor, certaines enseignes de grandes marques tendent à sceller des partenariats avec les nouveaux entrants de ce marché prometteur.
Par les étudiants de l’Escaet :
Ninci SYLLA – Quentin DAUNAY – Irina ISSACOVITCH – Mladen SLADOVIC – Tracy PESLAGES – Philippe VULLIEZ
C’est le cas de divers acteurs de l’industrie, et c’est dans les pays anglo-saxons que la course aux partenariats se développe dans un premier temps. La compagnie anglaise Virgin Airlines compte élargir sa gamme de services en s’associant avec Taxi.to, une start-up qui offre la possibilité de partager son taxi. Par ailleurs la clientèle féminine du fameux Cosmopolitan Hôtel de Las Vegas peut désormais bénéficier de la location d’une tenue élégante via Rent The Runway. En Allemagne, le groupe automobile BMW se met également à la page collaborative avec ParkMobile, le plus grand fournisseur de paiement numérique de stationnement de véhicule sur mobile. En France, où la tendance est plus timide, Voyage Privé n’a pas manqué de racheter Darjeeling pour les bons plans voyages. En effet, les partenariats vont bon train mais pourquoi tirer profit de ce marché ?
Confiance sans équivoque et « capital réputation »
Rappelons que le fondement du collaboratif repose sur le principe de confiance avec ses pairs. L’entraide, le sens du service et même l’éthique font la particularité de ce modèle. L’imbrication de ce système dans un registre lié à l’interaction sociale et au développement durable sont tout autant d’arguments viables pour s’associer avec des acteurs en qui un grand nombre de consommateurs font confiance, comme AirBnB, Blablacar et bien d’autres.
“La confiance sans équivoque” est en effet la marque de fabrique des entreprises du collaboratif qui cherchent à fidéliser leurs hôtes (fournisseurs d’offres) par le biais de moyens traditionnels comme des bons d’achats, des réductions mais également par la valorisation de ce « capital réputation« . Le fameux « capital réputation » attribué aux particuliers résonne comme une sorte de règles de bonne conduite au sein de la société chez les consommateurs. A travers cette approche, l’expérience client des adeptes du collaboratif semble prendre tout son sens et c’est ainsi que ces derniers se multiplient, guidés par les bienfaits de l’interaction humaine.
Big data et ultra-personnalisation
En développant un système de relation fondée sur des valeurs qui se veulent presque “humanistes”, le collaboratif pousse ainsi de grandes entreprises à créer de nouveaux partenariats avec ces acteurs online afin d’acquérir une meilleure image. Des startups se font également une place dans le paysage touristique en conciliant innovations technologiques et système collaboratif.
C’est en allant plus loin que des applications mobiles pourraient davantage exploiter l’harmonisation des nouvelles technologies avec la philosophie collaborative. Ainsi vont apparaître des plates-formes de mises en relation ultra-personnalisées calculées grâce au big data et à des techniques sémantiques poussées, proposant des expériences clients novatrices.
Dans la première quinzaine de ce mois, la ville de Bordeaux va par exemple dédier une plateforme de covoiturage aux skieurs et surfeurs. Des sites récents comme WeMetonThePlane.com ou même Meetattheairport sont des offres conçues par des start-up qui vendent le mérite de nouer de potentielles relations professionnelles, amicales voire même amoureuses. La start-up Karos, grâce à une technologie de pointe accessible depuis une application sur mobile, prédira d’ici peu sur des trajets de courtes distances, les déplacements potentiels des internautes. En effet le big data permettra d’anticiper des offres de covoiturage dont les prix sont relatifs aux comportements clients. Ainsi, au sein même du CtoC, les consommateurs seront des revenue managers grâce à leur propre application.
Mais derrière cet engouement de la mise en relation du collaboratif avec les innovations technologiques permises par le big data, si les acteurs traditionnels et les start-up ont tout intérêt à bénéficier de la notoriété de cette tendance, qu’en est-il de l’éthique collaborative ? Si la course à l’optimisation s’incruste au sein du bel univers du collaboratif, qu’en sera-t-il des principes fondamentaux du secteur ? Il est encore tôt pour le savoir. En attendant, partenariats d’entreprises et positionnement d’activités se montreront comme les nouveaux visages du management touristique futur.