Evaneos, société française créée en 2009, met en relation des voyageurs avec des agents de voyage locaux. Le point avec Eric La Bonnardière, son cofondateur, qui sera présent lors de Next Tourisme 2017.

Next Tourisme : Comment avez-vous pu créer l’effet de réseau nécessaire à votre modèle de market-place, où offreurs et demandeurs doivent croître en même temps ?
Eric La Bonnardière : Nous avons démarré en 2009, et notre logique à l’époque n’était pas formulée comme une logique de marketplace. Cela est venu plus tard. Nous avons grossi destination par destination, sur des marchés où l’appariement entre l’offre et la demande, entre ici donc les voyageurs et les réceptifs, était assez simple. Plus simple par exemple, que sur une plate-forme comme Blablacar qui doit atteindre une masse critique élevée d’utilisateurs pour que des trajets communs soient possibles.

Quel résultat aujourd’hui avec quel modèle économique ?
Nous fédérons désormais environ 1 000 agences locales pour 150 destinations, et 160 000 voyageurs cumulés nous ont fait confiance dans 8 marchés européens. Nous sommes rémunérés par les réceptifs pour chaque vente effectuée sur la plateforme. C’est transparent pour le voyageur car nous vendons chez Evaneos au même prix que celui affiché par l’agence locale en direct tout en apportant plus de garanties et de confiance.

Au delà de la mise en relation, de l’apport d’affaires, quels outils et services numériques proposez-vous ?
Nous misons beaucoup sur la technologie car la facilité d’usage sur une marketplace est clé : aux agences locales, nous fournissons un logiciel de réservation, de création de voyages, de paiement… que nous avons créé en interne. Cela permet de standardiser un niveau de qualité élevé. Au delà des outils, nous envoyons des équipes chez nos réceptifs dans une vraie logique de formation et de développement du  partenariat avec chacun. Le métier de la vente en directe est en général nouveau pour eux : à nous de leur apporter efficacement un savoir-faire partagé depuis 8 ans au sein de notre réseau de réceptifs.

Vous insistez beaucoup sur le sur-mesure : la personnalisation des offres est-elle toutefois la norme ?
Oui, il y a une part forte de personnalisation. Je ne pense pas que nous ayons vendu 2 fois le même voyage en 8 ans. Bien sûr, l’itinéraire est souvent un tronc commun, mais en matière de durée, de choix d’hébergement, d’activités, la flexibilité des agences locales, véritables artisans du voyage, autorise beaucoup plus de choses que les modèles plus traditionnels de vente de voyages.

Une marketplace comme Evaneos se doit aussi de jouer un rôle de tiers de confiance… Quelles garanties pour le voyageur ?
C’est effectivement notre premier rôle vis à vis des voyageurs. Nous générons de la confiance avant tout par les dizaines de milliers d’avis déposés par les voyageurs et qui sont accessible par agence locales. Notre marque grandit et devient de plus en plus reconnue. Enfin, nous apportons des garanties fortes: sécurité du paiement, garantie contre le défaut des agences, assurance, rôle de tiers de confiance en cas de litige…

Vous avez levé 18 millions d’euros en 2016, au delà de la conquête de nouveaux marchés, quels projets numériques ?
J’y reviendrai lors de Next Tourisme mais nous visons une expérience unifiée sur tous les terminaux, nous attachons beaucoup d’importance à la qualité de l’expérience avant, pendant et après le voyage et souhaitons être présents à toutes les étapes. Enfin nous pensons qu’il y a encore beaucoup de choses à faire pour bousculer l’approche traditionnelle de présentation des produits de voyages complexes en ligne.