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Nicolas Ferrary, Airbnb : « Nous créons une offre d’hébergement supplémentaire »

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Nicolas Ferrary participera à la table ronde « Crowdsourcing et services C2C : quand voyageur et producteur se confondent » lors de Next Tourisme 2014 le 10 avril


Airbnb est devenu, depuis sa création à San Francisco en 2008, un véritable phénomène (plus de 500 000 annonces déposées dans 192 pays, et plus de 9 millions de voyageurs touchés) et l’un des emblèmes de ce que l’on appelle désormais l’économie collaborative : en proposant un service de location saisonnière entre particuliers, Airbnb bouleverse l’industrie touristique et ambitionne de renouveler l’expérience du voyageur. Rencontre avec Nicolas Ferrary, Country Manager France.

Nicolas Ferrary - AirBnB

Nicolas Ferrary
Country manager France,
Airbnb

Next Tourisme. Dans cette économie du partage qu’Airbnb participe à construire, la France est-elle en avance ou en retard par rapport au reste de l’Europe et du Monde ?
Nicolas Ferrary. Elle est assez en avance ! 10% de nos annonces, soit 50 000 environ d’aujourd’hui, concernent la France, qui est ainsi, pour nous, le premier pays Européen et surtout le deuxième pays au Monde derrière les Etats-Unis et ses 90 000 annonces.

Ce qui est intéressant en France, c’est qu’Airbnb y est utilisé autant par les hébergeurs que par les voyageurs, contrairement à l’Angleterre et l’Allemagne par exemple, qui sont plutôt des pays émetteurs de tourisme, ou l’Espagne et l’Italie qui sont plutôt des pays accueillant des touristes.

J’ajoute que 40% des annonces françaises concernent Paris, contre 50% en 2012 : l’offre se diversifie.

Le succès d’Airbnb est-il un effet de la crise ? Quelles sont les motivations des hébergeurs et des voyageurs qui se connectent au site ?
La crise n’est pas un élément essentiel. Le comportement du voyageur change : en France en particulier, pays de voyageurs, l’augmentation du temps libre a produit une démocratisation du voyage, et a transformé les attentes. L’expérience locale, authentique, est recherchée, même si l’hébergement n’est pas situé dans les quartiers les plus touristiques.

En donnant accès à la communauté locale, Airbnb participe de cette évolution qui se généralise : il n’y a pas de profil-type du voyageur Airbnb, dont l’âge moyen, 42 ans, est d’ailleurs plus élevé que l’on croît.

Du côté des hébergeurs, il y a certes une motivation économique, car en moyenne, un hébergeur Airbnb s’octroie ainsi un revenu complémentaire de 300 euros par mois, mais aussi un désir d’ouverture : j’ai en tête l’exemple d’un hébergeur à Aix-en-Provence, qui loue une de ses chambres sur Airbnb, et qui se réjouit qu’au petit déjeuner, chaque matin, ses enfants puissent entendre parler anglais ! Il y a aussi la volonté chez certains de donner une autre image de la France, plus accueillante.

L’hébergement traditionnel semble considérer Airbnb comme une menace. Que leur répondez-vous et par ailleurs allez-vous un jour vous positionner en tant que plate-forme globale de distribution ?
Nous n’avons pas du tout vocation à devenir une plate-forme qui distribue des offres d’hébergement traditionnelles. Pour nous, Airbnb représente une offre complémentaire : pour preuve, à Paris, un séjour dans un hébergement Airbnb dure en moyenne 5 nuits, un séjour à l’hôtel 2 nuits. Les usages sont différents, l’expérience offerte n’est pas la même.

Airbnb a d’ailleurs construit son succès depuis 5 ans dans un contexte ou, en parallèle, l’activité d’hébergement des hôtels a augmenté ! De même, la part des voyageurs français en France a augmenté également. Prenons encore l’exemple de Paris : nous n’avons pas inventé la location saisonnière bien sûr, mais nous avons généralisé la location de la résidence principale, ce qui soit dit en passant est tout à fait dans l’esprit de la loi Alur Duflot. Airbnb a un impact positif sur le tourisme.

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